Enchanté par l’exploit, la danse et la spontanéité du «Vieux Lion», le reste du monde ne regardera plus jamais le football africain comme avant.
Huit ans après sa première apparition à la compétition suprême, la sélection camerounaise portait les espoirs du continent africain (avec l’Egypte) lors du Mondial italien de 1990.
Les Lions Indomptables, menés par le charismatique technicien russe Valeri Nepomniachi, ont à cette occasion gravé en lettres d’or leur nom dans le grand livre de la Coupe du Monde en s’imposant dès le match d’ouverture face au tenant du titre, l’Argentine de Diego Armando Maradona (1-0, but de François Omam-Biyik).
Après un deuxième succès obtenu face à la Roumanie (2-1, doublé de Roger Milla) et une déconvenue anecdotique contre l’URSS (0-4), les Camerounais décrochent une qualification historique pour les huitièmes de finale face à la Colombie.
Le 23 juin 1990 et devant plus de 50.000 spectateurs en transe au Stadio San Paolo de Napoli, le Cameroun affrontait la redoutable sélection colombienne, emmenée par l’illustre Carlos Valderama dans un match décisif dont l’enjeu était une première qualification africaine pour les quarts de finale de la Coupe du Monde.
Ce jour-là, les Camerounais, grisés par leurs performances de haute volée lors de la phase de poules, ont livré le match de leur vie, devant une assistance emballée par les prouesses techniques des Omam-Biyik, Mfédé, Makanaky…
Roger Milla, ce héros
Toutefois, les Camerounais n’ont pas réussi à dompter les coriaces « Cafeteros » malgré une domination sans partage. Tout se jouera alors au cours des prolongations.
C’est alors que « Le Vieux Lion » Roger Milla, rappelé en sélection par le président du Cameroun en personne, à 38 ans et remplaçant en début de partie, fit une entrée tonitruante et décida de sortir ses griffes, en se jouant du fantasque portier colombien René Higuita par deux fois à la 104e et à la 107e minute de jeu !
L’inusable canonnier du Tonnerre Yaoundé offrit ainsi au Cameroun et au « Continent-mère » une première qualification historique pour les quarts de finale de ce mondial.
Milla, le Roi du « Makossa »
Pour fêter comme il se doit son mémorable exploit, Milla esquissa alors quelques pas de danse spontanés, devenus célèbres depuis.
A ses côtés, le poteau de corner, en guise de compagnon de danse, le monde entier découvrit alors le « Makossa » (une danse urbaine camerounaise) ” made in Roger Milla “: Un déhanché aussi éphémère que spectaculaire, qui a contribué à bâtir la légende de cet athlète hors du commun.
« Ça m’est venu sur le moment, juste après que j’ai marqué mon premier but. C’était de l’instinct. Je ne pouvais absolument pas prévoir de le faire avant le tournoi parce que je ne pouvais pas du tout savoir si le coach allait me faire jouer… ». Voilà comment l’homme aux 102 capes avec le Cameroun évoquait en 2016 à la BBC sa pittoresque démonstration de danse qui a continué à rythmer les exploits des Lions Indomptables qui ont bien mérité leur surnom.
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