Cette relation, autrefois empreinte de confiance, semble aujourd’hui être l’un des foyers de discorde majeurs qui plombent le bon fonctionnement de l’équipe nationale. Depuis le différend survenu lors de la dernière Coupe du monde, les deux hommes ne se parlent presque plus, et le calme n’a jamais vraiment été restauré dans le vestiaire camerounais.
Pourtant, André Onana est l’un des fruits les plus visibles de la Fondation Samuel Eto’o. C’est au sein de cette structure que le portier a été détecté, avant d’être repéré par les recruteurs du FC Barcelone, qui l’ont ensuite intégré à leur prestigieuse académie de La Masia. Une trajectoire rendue possible grâce à un processus de formation rigoureux, entamé au Cameroun, notamment dans le cadre du programme FESTI, comme l’a rappelé un autre ancien pensionnaire de la fondation, Fabrice Olinga.
Invité de l’émission Gueule de Sport sur RSI, Fabrice Olinga a partagé son témoignage sur la manière dont les jeunes talents étaient recrutés à la Fundersport, l’académie de la Fondation Samuel Eto’o.
« Au sein de la Fundersport, chacun avait son rôle. Le coach avait le rôle de recruter et Samuel gérait le reste […] Moi, j’ai été recruté à Douala avec Kpatum lors du FESTI et André Onana a été recruté à Yaoundé, toujours grâce au FESTI. Nous étions des privilégiés au Cameroun. Il y avait beaucoup de joueurs en première division, mais ils n’avaient pas les mêmes avantages que nous. Tout était pris en charge, on ne manquait de rien : primes d’entraînement, primes de match, etc. »
Olinga a également tenu à rétablir certaines vérités, face aux rumeurs de corruption ou de favoritisme au sein de la fondation :
« Nous n’étions pas les meilleurs du Cameroun, mais on a eu la chance qu’il y ait quelqu’un qui nous a ouvert la porte, et c’est Samuel Eto’o. L’intégration à la fondation n’était pas payante. Si quelqu’un dit qu’il a payé pour y entrer, c’est qu’il est de mauvaise foi. Moi, je n’ai jamais payé et personne n’a rien payé, même les passeports étaient pris en charge par la fondation. »
Mais c’est surtout sur le conflit entre Samuel Eto’o et André Onana que l’ancien international camerounais s’est montré le plus incisif. Proche des deux hommes à un moment donné, Fabrice Olinga regrette l’attitude du gardien de Manchester United, qu’il juge peu reconnaissant envers celui qui lui a tendu la main à ses débuts.
« J’ai essayé de faire ce que je pouvais, mais l’ego a pris le dessus. Tu fais une interview et tu ne mentionnes même pas certaines personnes de la Fundersport… J’ai discuté avec André Onana, mais je suis sorti de là grillé », a-t-il confié, amer.
Des propos qui risquent d’être bien accueillis dans le camp Eto’o, mais qui pourraient alimenter davantage les tensions dans le clan Onana, déjà en proie à de nombreuses critiques, notamment après ses deux erreurs lors du match face à Lyon.
Enfin, Fabrice Olinga est revenu sur la situation actuelle au sein de la sélection nationale et la récente sortie des Lions Indomptables, critiquant l’attitude de certains joueurs:
« Je n’ai jamais vu ça. J’ai vécu des choses bien plus difficiles à la Coupe du monde au Brésil. Les joueurs doivent rester à leur place. On voyait bien que c’était quelque chose de préparé. Un leader doit savoir quand il faut prendre la parole. »
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