Ses propos, francs et directs, visaient à rétablir des vérités et éclairer l’opinion publique sur les responsabilités respectives de l’Onies et de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
Une relation ambiguë avec la Fécafoot
Dès le début de son intervention, Joseph Antoine Bell a tenu à clarifier sa position face aux critiques qui s’accumulent autour de l’Onies et de ses relations avec la Fécafoot. « Je suis bien embêté de voir l’image que nous projetons sur les autres », déclare-t-il.
Selon lui, l’Onies et la Fécafoot devraient œuvrer de concert pour le bien des infrastructures sportives du Cameroun, et non se considérer comme des adversaires. « L’Onies a été créé pour gérer les infrastructures sportives construites pour les Camerounais. En aucun moment, il ne peut être logique de penser que l’Onies est un ennemi. »
En pointant du doigt les incompréhensions autour des responsabilités de l’Onies, Bell a pris l’exemple de la gestion d’un bien immobilier. « Si un gestionnaire vous dit que l’appartement que vous voulez louer ne sera disponible que dans trois semaines pour travaux, et que vous insistez pour le prendre tel quel, est-ce sérieux ? » s’interroge-t-il, mettant en lumière l’importance d’une gestion professionnelle des infrastructures sportives.
Une critique acerbe de la gestion à la Fécafoot
Bell n’a pas mâché ses mots à l’encontre de la Fécafoot et de son président, Samuel Eto’o. Il dénonce une personnalisation des fonctions qui, selon lui, nuit à la gestion de la fédération. « Les gens ont personnalisé les fonctions. L’Onies ne m’appartient pas, et ceux qui ne m’aiment pas doivent comprendre que l’Onies n’est pas un problème personnel. » Pour lui, cette tendance à transformer des questions institutionnelles en querelles individuelles est un frein à une gestion efficiente du football camerounais.
L’ancien gardien de but a rappelé que ses désaccords éventuels avec certains responsables ne devraient pas interférer avec la gestion de l’Onies. « Même si je n’aime pas quelqu’un, cela n’aurait rien à voir avec mon travail. »
Des infrastructures mal entretenues faute de moyens
Joseph Antoine Bell a également soulevé un autre point majeur : l’entretien des stades. Selon lui, l’opinion publique est injuste lorsqu’elle critique l’état des infrastructures sans tenir compte des réalités économiques. « Qui a déjà dit que l’argent dépensé pour construire un immeuble est le même que celui nécessaire pour son entretien ? », s’est-il exclamé.
Il a insisté sur le fait que l’entretien des infrastructures sportives est coûteux et que l’humidité, l’ensoleillement, et d’autres facteurs climatiques contribuent à leur dégradation. « Pourquoi ce sont les stades qui seraient différents des autres infrastructures publiques au Cameroun ? » questionne-t-il, avant d’appeler à la responsabilisation des utilisateurs à travers le principe de l’utilisateur-payeur.
Pour Bell, la solution à l’entretien des stades passe par une contribution financière régulière des utilisateurs. « Les hôpitaux vivent grâce aux malades qui y contribuent, il en va de même pour les stades », affirme-t-il.
La Fécafoot, toujours en dette envers l’Onies
Autre révélation marquante : la Fécafoot, selon Bell, n’a toujours pas réglé ses dettes vis-à-vis de l’Onies. « La Fécafoot a des ardoises. Elle a utilisé les infrastructures sportives sans jamais payer, en promettant de revenir plus tard. » Ce point, pour l’ancien portier de l’OM, illustre bien la mauvaise gestion des relations entre les deux institutions.
Une clarification sur la venue de la CAF
Enfin, Joseph Antoine Bell a tenu à rectifier ce qu’il considère comme des rumeurs infondées concernant la mission de la CAF (Confédération africaine de football) au Cameroun. Contrairement à ce qui a été dit, la CAF n’était pas là pour homologuer les stades, mais pour valider leur disponibilité pour les prochaines rencontres. « Nos stades sont déjà aux normes », rappelle-t-il, souhaitant dissiper les doutes.
À l’heure où l’opinion publique s’interroge de plus en plus sur les missions de l’Onies, Joseph Antoine Bell a, par son intervention, éclairé plusieurs zones d’ombre et appelé à une gestion plus rationnelle et moins personnalisée du football camerounais.
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