Dans une chronique parvenue à la rédaction de L’attaquant.com, Martin Camus Mimb s’inscrit en faux par rapport au discours de certains africains qui se réjouissent de la défaite française.
L’intégralité de la tribune de Martin Camus Mimb
Je suis quand même surpris de voir le panafricanisme de certains uniquement quand il faut souhaiter la défaite des Bleus ou revendiquer les joueurs parce qu’ils auraient la peau foncée. Kemi Seba et d’autres recherchent chaque jour par le courage de leurs actes, des relais pour leur combat noble. Chacun se la coule douce loin de ce qu’ils appellent « agitation », et se battent au consulat, alignés sous le soleil pour les visas d’études de leurs enfants. Et dès qu’il y’a le foot, ils vous sortent toutes les théories d’un nationalisme digital éculé. Ils sont même allés chercher l’histoire du massacre des noirs en Argentine, pour certains masquer leur haine contre Messi et revendiquer que les noirs ne supportent pas cette équipe. Mais tous ont grandi avec un frère, un ami, une connaissance qui se faisait appeler Diego. Là ils n’avaient pas de mémoire. Les amis, la magie du foot opère par le cœur, les émotions, la passion et non des cours d’histoire !
Pensez-vous sincèrement que Kolo Muani, Tchouameni, Upamecano, Mbappé, et autres qui ont grandi avec leurs copains français, formés dans des écoles où ils chantaient la Marseillaise, où on leur a appris la bravoure du Général De gaulle, vont s’inventer une vie d’africains et se rappeler que c’est en venant jouer en Afrique qu’on va acter l’indemnisation du continent au sujet de la Traite Négrière ? Laissez ces gamins tranquilles. Ton père est celui qui t’a élevé et t’a donné le nécessaire pour grandir. Le lien de parenté biologique n’a aucune ascendance sur le lien social et environnemental. Autant je trouve cette réaction de leur faire un procès totalement bipolaire, autant je trouve abrutie celle qui active le logiciel raciste pour un tir au but manqué. Tous appartiennent à la tribu des retardés sociaux qui ne comprennent pas l’anthropologie des contextes sociaux.
Il y’a d’autres peuples qui ont été indemnisés des massacres subis sur cette terre. Le football ne fait même pas partie de leurs référents sociaux.
N’attendez pas le foot pour faire flotter le drapeau du nationalisme. Construisez ces revendications, activez les leviers politiques, et le problème que vous pose le football disparaîtra en amont. À l’époque de l’indemnisation des crimes subis par d’autres peuples, Facebook et les réseaux sociaux n’existaient même pas. Internet encore moins. Ce n’est pas en bondissant avec fureur sur tous les posts sur l’équipe de France ou autres qu’on règlera le contentieux colonial. Cet effet de mode et de procès à tout va pour identifier les nationalistes par les équipes ou les joueurs qu’on supporte est juste une lâcheté. En plus mal structurée. Arrêtez ça ! Les joueurs français sont français. Point. Les revendiquer même montre notre incapacité à s’occuper de ceux qui sont restés avec nous. Développons-nous avec les ressources disponibles chez nous. Ceux qui sont ailleurs, feront comme Aimé Césaire parce que nous aurons bâti des structures solides. Ils feront comme lui, écrire leur Cahier d’un retour au pays natal, sans forcer. Merci !
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