En toile de fond, une mise en demeure de la FIFA et une ardoise de 1,85 million d’euros, que l’État a finalement décidé de régler, tout en recadrant sévèrement la Fédération.
Le Minsep épingle la Fecafoot et prend en charge la facture
Dans un communiqué daté du 21 février, le Chef de la cellule de communication du Minsep a annoncé que l’État prendrait en charge le paiement des indemnités dues à Antonio Conceiçao. Une décision motivée par la menace d’une sanction de la FIFA contre la Fecafoot, qui risquait d’être traduite devant la Commission de discipline, avec à la clé une éventuelle suspension des Lions Indomptables.
Mais loin de se contenter d’annoncer cette prise en charge, le ministère en a profité pour pointer du doigt la gestion de la Fédération, dénonçant un manque de responsabilité.
« La Fecafoot est invitée à une gestion moins primesautière et plus responsable de ses rapports avec les encadreurs. Elle doit s’abstenir à l’avenir de toute décision hâtive et impulsive qui soit de nature à impacter négativement l’image de notre pays et à induire des dépenses supplémentaires inutiles au Trésor public, dans un contexte de raréfaction des ressources financières. »
Un véritable camouflet infligé sur la place publique à l’instance dirigée par Samuel Eto’o.
La Fecafoot riposte et rejette la responsabilité sur l’État
Face à cette attaque frontale, la riposte de la Fecafoot ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué paru ce 23 Février 2025, elle a tenu à préciser que sa condamnation dans l’affaire Conceiçao résultait uniquement de son statut d’interlocuteur officiel de la FIFA pour le football camerounais. Elle rappelle que la résiliation du contrat du technicien portugais avait été actée avec l’aval du président de la République, Paul Biya, et mise en œuvre par les différentes administrations compétentes, y compris le Minsep.
« C’est donc malsain de vouloir faire porter à la Fecafoot la résiliation unilatérale du contrat de l’entraîneur Conceiçao et du procès qui a suivi. Les positions de la Fecafoot en toutes circonstances sont et demeurent rationnelles et éclairées, se fondant toujours sur des arguments de droit, de vérité et de justice. Les traiter de ‘primesautières, irresponsables, hâtives ou impulsives’ relève simplement de la provocation et de l’insulte. »
L’instance fédérale se défend ainsi de toute gestion hasardeuse et fustige ce qu’elle considère comme une tentative de manipulation de l’opinion publique.
Un problème récurrent dans la gestion des sélectionneurs
Pour renforcer son argumentaire, la Fecafoot met en lumière une tendance récurrente : selon elle, les licenciements d’entraîneurs des Lions Indomptables sont monnaie courante et suivent toujours le même schéma. Elle cite notamment les cas de Javier Clemente, Volker Finke, Hugo Broos ou encore Clarence Seedorf, tous limogés selon des procédures similaires, sans que la Fédération n’ait son mot à dire.
« Par le passé, plusieurs contrats des sélectionneurs des Lions Indomptables ont été résiliés pour les mêmes motifs. Ces contrats, toujours négociés en excluant la Fecafoot, ont fait perdre d’importants moyens à l’État. L’unique contrat auquel la Fédération a été associée, celui de Rigobert Song, a été structuré de manière à éviter ce type de litige. »
En filigrane, l’instance de Tsinga dénonce une gestion unilatérale des entraîneurs par l’État, qui en supporte les conséquences financières.
Une relation toujours plus tendue
Ce nouvel affrontement entre le Minsep et la Fecafoot illustre une relation de plus en plus conflictuelle entre les deux entités. Au-delà du cas Conceiçao, la Fédération semble critiquer une forme de favoritisme accordée à certains sélectionneurs par les autorités, citant en creux le cas de Marc Brys, actuel entraîneur des Lions Indomptables.
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